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Discours 8 mai : célébration du 76ème anniversaire de la capitulation nazis et du retour à la paix .



Tout d'abord nous avons déposé plusieurs gerbes au monument aux morts, puis nous sommes descendus sur le parvis de la mairie pour le traditionnel discours. Le maire a débuté son discours en saluant les élus, les associations d’anciens combattants, résistants, prisonniers et veuves de guerre, le Souvenir Français, la caisse Jacques Albert, puis a enchaîné :

"En ce 8 mai 2021 nous célébrons, 76 ans après, la victoire sur le nazisme. Je n’ai pas souhaité dans mon discours mettre en avant les considérations militaires sur la deuxième guerre mondiale. Je ne parlerai donc ni de chars, ni de canons, ni du débarquement en Normandie. Je parlerai de paix, une paix qui nous est chère et pour laquelle il faut se battre coute que coute. Bien évidemment et c’est bien la moindre des choses, je veux avant tout rendre un vibrant hommage aux millions de militaires et civils, de tout âge, de tout sexe, victimes du fascisme, du nazisme, du militarisme qui se sont horriblement additionnés. Oui cette idéologie a semé la mort du 19 juillet 1936 date du soulèvement de Franco contre la jeune république espagnole, en passant par l’annexion de l’Autriche le 12 mars 1938, l’invasion de la Pologne en septembre 1939 qui amena la France et l’Angleterre à déclarer la guerre à l’Allemagne, aux 7 et 8 mai 1945 qui marquent l'acte de reddition de l'armée allemande, la capitulation sans condition du Troisième Reich et la cessation des combats contre l’Allemagne et ses alliés sur le sol européen. Durant cette période, le 30 septembre 1938, dans ce qu’il est convenu d’appeler les accords de Munich, la France et l’Angleterre s’étaient aplaties devant les exigences d’Hitler croyant amadouer le dictateur en sacrifiant la Tchécoslovaquie à ses ambitions impérialistes. Comme quoi il ne faut jamais rien céder aux fascistes d’extrême droite car leur goût pour la dictature est sans limite et l’histoire montre que ce sont des lâchetés qui se paient très cher avec du sang humain. L’Allemagne nazie, l’Italie fasciste, le militarisme japonais, mais aussi l’Espagne franquiste et d’autres dictatures d’extrême droite à l’image de la Hongrie, de la Roumanie et de la Bulgarie, ont ensanglanté l’Europe durant près de 10 ans.

La victoire que nous commémorons aujourd’hui, avant d’être une victoire militaire, est une victoire politique, celle de tous les peuples qui ont refusé de se soumettre au mal absolu. C’est l’aboutissement d’un processus qui a vu l’ensemble des forces politiques attachées aux valeurs humanistes et de progrès, l’emporter sur les forces les plus barbares et réactionnaires engendrées par le système capitaliste qui prévalait durant la première moitié du 20ème siècle. Il me parait important de le dire car au début de cette période, que je viens de décrire, les idées qui l’emportaient étaient celles véhiculées par les Mussolini, Hitler, Franco et autres croix de feu en France. Heureusement au fil du temps l’opinion a été convaincue par d’autres idées, celles de la résistance ont alors dépassé celles de collaboration.

L’unité politique qui a prévalu en cette période pour se débarrasser des oppresseurs, a permis que le sacrifice de dizaines de milliers de nos concitoyens ne soit pas vain et a donné naissance au programme du conseil national de la résistance dont nous fêterons l’anniversaire le 27 mai prochain. Ce programme, né en 1943, a façonné la société française dès la libération et durant les trente années qui suivirent, grâce à de formidables avancées sociales, telles la création de la sécurité sociale, les services publics, le droit de vote des femmes, la réduction de la durée du travail, l’extension des droits des salariés, la retraite...

Ces mesures ont été pensées, élaborées et rédigées par le conseil national de la Résistance, pendant l’occupation, sous le nez des nazis et de leurs collaborateurs français de régime de Vichy. Pendant que la Gestapo et la milice française du sinistre Joseph Darnand faisaient la chasse aux patriotes, le Conseil National de la Résistance, élaborait ce qui devait devenir le socle de la couverture sociale dont les Françaises et les Français bénéficient encore aujourd’hui. Ambroise Croizat, ministre communiste du travail, dont notre centre municipal de santé porte le nom, signait en 1946 les décrets portant création de la sécurité sociale. Lors de cette signature il devait déclarer : « L’ambition est d’assurer le bien-être de tous, de la naissance à la mort. De faire enfin de la vie autre chose qu’une charge ou un calvaire… Ce que la Sécurité Sociale donne aux travailleurs et à leur famille ne résulte pas de la compassion ou de la charité, elle est un droit profond de la nature humaine. Elle sera, nous en sommes sûrs, d’une portée considérable à long terme. »

Aujourd’hui certains voudraient mettre à mal ce bien commun à la nation, œuvre d’un homme qui sait ce que la dureté de la vie voulait dire, lui qui commença à travailler à l’usine à l’âge de 14 ans. Ce bien commun à la nation on ne peut le dissocier de la deuxième guerre mondiale et donc de la commémoration du 8 mai 1945. Ces acquis font aussi partie de la victoire que nous célébrons aujourd’hui. Les descendants des mêmes qui hier faisaient bombance avec l’occupant et scandaient mieux vaut Hitler que le Front Populaire, veulent désormais mettre au pas le peuple de France et sont dans le même état d’Esprit de leurs aînés. Les attaques contre les acquis sociaux de nos concitoyens ne cessent de s’amplifier. Ils s’en prennent à la protection sociale, aux chômeurs, au droit du travail. Des relents nauséabonds remontent des poubelles de l’histoire où les patriotes avaient relégué les fascistes de Vichy. Mais soyons vigilants, car comme le disait Berthold Brecht, « le ventre est encore fécond d’où a surgi la bête immonde ». Nous rendons un hommage appuyé à ces femmes et ces hommes qui ont donné leur vie pour notre liberté, tout en retenant les leçons de l’histoire. Torturés, déportés, fusillés, morts sur les champs de bataille du monde entier ils n’ont jamais cédé face à l’ennemi et à ses sbires. Face à tous les dangers, liés à l’idéologie responsable de ce cataclysme au milieu du 20ème siècle, qui menacent aujourd’hui notre démocratie, retenons cette leçon. Les tenants de cette idéologie même déguisés en démocrates sont toujours à l’affût. Le 8 mai 1945 nous rappelle où mènent les aventures de type fasciste, intégriste, autoritaire. Demain nous ne pourrons pas dire : « Nous ne savions pas ! Je ne savais pas ! ».

Vive la paix, vive la République ! Vive Elne ! vive la France !"


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ELNE COMM'UNE
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