Pour couper court aux rumeurs les plus invraisemblables et rendre à César ce qui lui appartient, voici quelques éléments d’informations sur l’état sanitaire des remparts de la ville haute, et les moyens que la nouvelle Municipalité s’est donnée pour les expertiser et programmer des travaux qui n’ont que trop attendu. Ces informations ont largement été diffusées à l'ensemble du Conseil Municipal, soit en séance plénière, soit en commission.
Les problèmes constatés :
Voilà plus de 3 ans que les locataires de la « Tour des Quatre Vents » (atelier de souffleur de verre), au Parking Sant Jordi, attendent une réfection d'une partie de la toiture, percée comme une passoire, et du bâtiment qui s’est dégradé.
Au droit de l’atelier, ainsi que près de la table d’orientation, on observe des fissures au sol et sur le rempart, signalées depuis 2 ans, qui n’ont jamais été étalonnées.
Au droit du Monument Bolte, on constate un fruit du mur, en haut du parement, qui est sous surveillance depuis début 2020. Cette anomalie se trouve non pas près d’une fissure comme il a pu être dit, mais au niveau d’un point de réfection ancien du rempart.
A proximité de la stèle dédiée au célèbre docteur illibérien, on peut voir de grandes poches d’humidité qui sont probablement dues aux conséquences de la restauration effectuée en 2018.
Ces travaux, par méconnaissance de ce type d’architecture, ont malheureusement conduit à reboucher les trous de barbacanes qui servaient à drainer l’eau derrière la fortification : il va falloir les déboucher prochainement pour assainir le mur…
Enfin, la semaine dernière, un petit effondrement de sol s’est produit dans la tour située près du chantier de fouilles. Cet effondrement semble indépendant de tout le reste (état du rempart, ou recherches archéologiques proches) : la tour, qui était encore habitée au XVe ou XVIe s., a probablement été comblée à son abandon avec des matériaux grossiers et/ou instables (gravats de démolition ? poutres ?) qui viennent de s’affaisser.
Les décisions prises depuis juillet dernier :
Face à tous ces dossiers importants pour le patrimoine de la ville d’Elne, qui peuvent être lourds d’incidences financières, les nouveaux élus ont très activement sollicité les services de l’État et différents experts.
Pour trouver une solution qui permette la mise en sécurité du bâtiment, tout en préservant l’activité des artisans d’arts, plusieurs devis de réaménagement de l’atelier du parking Sant Jordi sont à l'étude.
Une première expertise de tous les remparts de la ville haute a été lancée dès décembre, avec un relevé exhaustif (drone, scanner 3D), y compris dans des parcelles privées habituellement inaccessibles. Cette étude, couplée avec des recherches en archives (anciens plans et photographies), débouchera d’ici quelques semaines sur un bilan sanitaire du 1,5 km de fortifications illibériennes, avec des préconisations de travaux à prévoir à court, moyen, et long terme.
Une demande d’inscription aux Monuments Historiques des remparts est programmée, qui, si elle est acceptée, permettra à la commune de bénéficier d’aides importantes de l’État pour tous travaux à entreprendre. Parallèlement, des recherches de mécénat sont en cours.
La tour, quand à elle, est en train d'être dégagée de ses remblais supérieurs par les archéologues aidés de nos services techniques, ce qui permettra, au vu de son état, de prendre des décisions sur sa conservation : la vider partiellement ou totalement, la combler à nouveau?
Bref, des dossiers sur le long terme, qui, n'en doutez pas, sont suivis de près et en toute transparence.
