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Maternité d'Elne 26 août 2022 : "Le ventre est encore fécond, d'où a surgi la bête immonde.".


Vendredi 26 août en la Maternité d'Elne avait lieu l'hommage aux neuf femmes juives arrêtées à Elne puis déportées à Auschwitz d'où elles ne sont jamais revenues ( huit lors de la rafle du 26 août 1942, une à l'été 1943). La commune avait invité l'historien Georges Sentis pour expliquer le contexte historique et Esther Senot, rescapée du terrible camp d'extermination où elle fut déportée à 15 ans après avoir été arrêtée à quelques semaines avant par la police française. D’ailleurs explique-t-elle "Avant le quai de gare d'Auschwitz, nous n'avions jamais eu à faire aux allemands".

Elle fut pourtant arrêtée en zone occupée. Pendant près de deux heures, debout à la tribune au point d'en avoir les muscles tétanisés, Esther a raconté sa vie d'adolescente insouciante, puis l'arrivée des allemands dans Paris; la rafle du Vélodrome d'Hiver d'où elle échappe par miracle avec sa sœur mais pas ses parents et son frère; les nuits sans sommeil, les jours sans pain durant un an; l'arrestation, le camp de Pithiviers les fouilles des gardiens français "qui s'en donnaient à cœur joie avec les jeunes filles nues"; l'enfer des wagons plombées jusqu’au camp et puis le camp, les marches de la mort, la perte de sa sœur à bout de force.


Esther est un phénomène, une trompe la mort. En effet l'espérance de vie au camp est de quelques semaines, tout au plus de quelques mois, elle résistera près de deux ans. "Mon jeune âge, l'habitude de la galère, pendant l'année où je me cachais des allemands et des collabos avant mon arrestation!". Et puis, et puis, le retour en France, la culpabilisation de la survie, la déception "l'accueil ne fut pas ce qu'il aurait dû être", ce qui provoque une dépression et six mois d'hospitalisation.

Elle est seule au monde, se sent abandonnée, heureusement une amie de déportation la prend sous son aile, elle pourra se reconstruire et fondée sa propre famille avec des petits enfants et arrière-petits-enfants.

Depuis 32 ans dans les PO, avec Juliette Bes, André Maratrat (tous deux décédés) et d’autres elle témoigne sans cesse : une promesse qu'elle avait faite à sa sœur en l'infirmerie d'Auschwitz quelques heures avant le four crématoire.

Préalablement aux interventions de Georges Sentis et d'Esther Senot, le sous-préfet et le maire d'Elne et l’héroïne de la soirée ont déposé une gerbe au pied de la Maternité en hommage aux 9 femmes raflées, déportées, exterminées et à toutes les victimes de la Shoah.

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