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Une médecin généraliste illibérienne qui intervient aussi à l'hôpital témoigne!



Interview réalisée par l’hebdomadaire le Travailleur Catalan d’une illibérienne médecin généraliste dans deux institutions territoriale et hospitalière. Elle répond sous le pseudonyme de  Dr Joides Résolution.

Vous avez été en première ligne face à l’épidémie de coronavirus, comment avez-vous participé à l’effort commun?

Une partie de mon activité a été stoppée par manque de matériel de protection adéquat. Par contre, nous avons été réquisitionnés sur un mode volontaire pour travailler en Centre Covid 19 et en régulation téléphonique.

Vous sentiez-vous en sécurité pour exercer votre métier ? Avez-vous été dépistée ?

En Centre Covid et à l'hôpital, le matériel de protection adéquat est disponible. Je n'ai présenté aucun symptôme jusque là et je n'ai donc eu aucun dépistage.

Entre conseils avisés, coups de gueule et partage d'expérience avec vos collègues et déclarations du gouvernement, vous sentez-vous soutenue ?

Mon état psychologique fluctue comme celui de mes collègues. Nous sommes tous concernés par cette maladie émergente que nous apprenons à connaître. Nous avons peu de certitudes et encore beaucoup de questions qui méritent des réponses scientifiques. Les études sont en cours et nous ne devons pas confondre vitesse et précipitation.

Quel est votre avis sur l'évolution de la situation sanitaire ?

En tant que médecins, nous connaissions les risques d'émergence de nouvelles maladies, liées à notre mode de vie et à nos choix politiques de façon générale. Cette crise sanitaire nous met à l'épreuve individuellement et collectivement. Nous devons réagir sur ces deux plans, mais aussi en nous posant, à mon avis, les bonnes questions (ce qui est indispensable ou pas, quelle société voulons-nous, vers quel avenir nous mettons-nous en chemin) En France, nous n'étions pas préparés, nous n'avions pas les moyens matériels pour nous protéger. Nous n'avions pas assez de lit de réanimation, comparé à l'Allemagne par exemple. Nous avons fait des choix tardifs et clairement, la seule option du confinement évitait le dépassement des capacités de notre système de soins, ce que nous avons réussi, pour l'instant. Nous avançons comme le système de santé publique et hospitalier, au jour le jour. Les questions polémiques ne pourront faire l'épargne de réponse, pas forcément maintenant, mais plus tard (question des masques, des tests, du service public en général, du choix politique d'un capitalisme financier et d'une délocalisation de nos moyens de production, du capitalisme mondial prédateur pour les pays émergents, de l'écologie politique en général).

Quels conseils donneriez-vous aux malades et leurs familles ?

Nous allons devoir vivre pendant de longs mois (et personne ne peut actuellement dire combien de temps) avec le Covid et nous adapter. Nous devons innover, inventer des solutions avec nos connaissances actuelles pour éviter la contamination Et continuer à vivre. Continuons à respecter les gestes barrières, les seules armes actuelles contre ce virus. Nous n'avons pas encore de traitement ni de vaccin.

Il y a polémique sur le port du masque, avez-vous un avis ?

Nous n'avons pas encore assez de masques d’efficacité démontrée pour l'ensemble de la population. Je ne sais pas si nous pouvons rattraper les habitudes sociales acquises depuis des années par certains pays asiatiques. Porter un masque fait à la maison, n'est qu'un petit moyen qui se rajoute aux mesures barrières. Peut être pour ne pas oublier de se protéger et de protéger les autres.

Selon vous, comment se présente « le jour d'après » ?

Il n'est pas pour demain selon moi. Mais nous pouvons y penser individuellement et collectivement, car , et c'est un effet positif de cette crise sanitaire et politique mondiale : nous avons du temps, en dehors de notre vie "trépidante d'avant". Nous pouvons réfléchir dans nos propres vies, à ce qui est essentiel à nos yeux (nos relations sociales, nos modes de consommations, nos enfants avec leur éducation et instructions, nos partages...etc). Et nous pouvons nous engager pour une vie d'après : collective, militante, de partage, et en transition. le Pacte pour la Transition est un outil magnifique, que je vous engage à lire dès aujourd'hui.

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ELNE COMM'UNE
IDÉE NEUVE

Pour une Cité ouverte, exemplaire, dynamique, accueillante, conviviale, solidaire.

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