Elne : une cérémonie du 27 mai émouvante en hommage à la résistance et à la création du Conseil National de la Résistance (CNR).

Ce mardi 27 mai à 18H avait lieu à Elne, l'hommage à la Résistance et le souvenir du 27 mai 1943 création du Conseil National de la Résistance une trentaine de personne ont assisté à cette émouvante cérémonie, merci aux portes drapeaux, merci à la chorale Sainte Eulalie d'Elne qui a interprété magnifiquement le chant des partisans, à Charles Higuero qui a présidé à la cérémonie aux membres de l'ANACR et aux élus qui se tenaient à mes côtés. Ci-dessous le discours que j'ai prononcé pour celles et ceux que cela intéresse.

Je pense que nombre de personnes ont appris ce que cette date représentait pour la France :

"Nous sommes réunis aujourd’hui pour commémorer un évènement fondateur de notre histoire : la création, il y a 82 ans, du Conseil National de la Résistance connu sous son abréviation CNR.

Il fut porté sur les fonts baptismaux le 27 mai 1943 par le Général de Gaulle, et son « préfet» Jean Moulin, avec l’aide, le concours, la complicité, de nombre d’organisations et de forces qui menaient, pour certaines depuis longtemps, le combat contre les nazis et les collabos pétainistes. Parmi eux les communistes et la CGT comme forces organisées, mais aussi de nombreux autres individus et mouvements qui refusaient, l’occupation, l’oppression, la soumission.

Il unifia tous les courants de la résistances (FTP, Combat, etc) dans les Forces Françaises de l’Intérieur (FFI) ce qui renforça le rôle de la Résistance dans les combats contre l'occupant, dans la libération de la France et de sa capitale. Le CNR a organisé et soutenu les actions militaires et logistiques qui ont aidé les Alliés à débarquer sur les côtes méditerranéennes et surtout en Normandie en 1944.

Tout cela a permis à notre pays et au Général de Gaulle de ne pas être écarté des décisions qui furent prises à la fin d’Hitler et des nazis.

Les résistantes et résistants parmi lesquels de nombreux étrangers que la France avait rejeté, comme ceux de l’affiche rouge, se levaient avant le jour et luttaient au péril de leur vie pour bouter l’ennemi hors de France.

Ils se battaient pour leur survie dans la clandestinité, menacés par les arrestations synonymes de tortures horribles suivies d’exécutions sommaires et dans le même temps imaginaient puis écrivaient un programme, un projet de société, appelait « les jours heureux», qui allait façonner socialement la France jusqu’à nos jours. Ce fut le programme le plus progressiste et révolutionnaire de tous les temps en Europe:

• Sécurité Sociale ;

• Assise, structuration et augmentation des congés payés ;

• Semaine de 40h,

• Comités d’entreprise,

• Droits à la retraite,

• Droit au chômage.

• Droit d’élire et d’être élues pour les femmes

• Nationalisation de grandes entreprises charbon, sidérurgie, automobile, banques;

• Création de grandes entreprises nationales comme la SNCF, EDF, La Poste et les télécommunications…

  
  

Sous l’impulsion d’ancien résistants comme Raoul Vignettes qui surent nous convaincre, la commune a été la première à célébrer publiquement, dès mon premier mandat en 2002 , le 27 mai 1943. La première à donner cette date comme nom : d’abord d’un giratoire puis d’une rue. L’idée était de militer pour une date officielle au niveau national qui n’existait pas à l’époque. 23 ans après le 27 mai est désormais la date officielle où la France honore la résistance.

Dans une période d’obscurité et de privations, des femmes et des hommes courageux et indomptables ont su unir leurs forces malgré leurs différences dans un seul objectif :

libérer la France, restaurer la République et jeter les bases d’un monde meilleur.

Le Conseil National de la Résistance fut un acte de courage, de vision et de solidarité qui posa les bases des réformes parfois révolutionnaires qui restent aujourd’hui au cœur de notre démocratie et des libertés publiques.

Certains depuis la libération et jusqu’à nos jours n’ont jamais accepté la défaite des nazis et de Pétain, ils ont sévi et sévissent en France et dans le Département, à Perpignan ou à Elne, ils tentent de s’acheter une image de probité mais restent des adeptes de l’idéologie qui plongea le monde dans l’horreur et certains français et étrangers dans la Résistance.

Nous les combattrons, nous résisterons, à ces idées nauséabondes que sont le racisme et l’antisémitisme, la haine de l’autre, la haine des pauvres, des différents.

Notre devoir, en cet anniversaire, n'est pas seulement de nous souvenir, mais de faire vivre les valeurs qui animaient les fondateurs du Conseil national de la Résistance et de son magnifique programme ; de défendre chaque jour la liberté, la fraternité, la justice et la solidarité, car l’Histoire nous a montré qu'elles ne sont jamais acquises définitivement.

Aujourd’hui, les héritiers idéologiques du régime de Vichy tentent de tromper les Français et cherchent à arriver au pouvoir pour mettre à bas tous les acquis du CNR. Soyons vigilants et inspirons-nous des combats de nos aînées de la résistance pour les arrêter avant qu’il ne soit trop tard.

Alors, oui chaque 27 mai nous tenons à rendre hommage, et sommes fiers de le faire, aux résistantes et résistants d’hier en nous inspirant de leur engagement, en faisant respecter leur programme pour construire un avenir meilleur à notre descendance."